Depuis quelque temps la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers (CDI) Fnaim souhaite l’instauration d’une carte professionnelle D comme gage de qualité en termes de compétences et de savoir-faire. Qu’en dit la profession ?

Focus sur les propositions.

Suite aux nombreux changements notamment sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), le métier de diagnostiqueur immobilier est régulièrement discrédité. Dans l’objectif de restaurer la confiance avec les clients et encadrer davantage la profession, la Chambre des diagnostiqueurs de la Fédération National de l’Immobilier souhaite mettre en place une carte professionnelle.

A l’instar de la carte T pour les agents immobiliers, ce projet aura pour but de garantir les compétences des diagnostiqueurs.

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Une annonce qui ne passe pas inaperçue…

Les récents tourments autour de la qualité des DPE ont secoué la profession et la confiance des clients envers les diagnostiqueurs. Un ébranlement qui n’a pas échappé aux différents acteurs du secteur dont le président de la CDI-FNAIM, Yannick Ainouche : « la profession doit avoir l’ambition d’aller plus loin pour casser cette spirale infernale qui dégrade sans cesse l’image du diagnostic ».

En effet, récemment une enquête a mis en lumière les écarts de diagnostics sur des logements analysées par différents professionnels. Une révélation qui a entaché un peu plus le nouveau mode de calcul du DPE et amené la CDI-FNAIM a soulevé le problème de formation des professionnels à la réforme du DPE.

« Sans nier la professionnalisation de notre filière depuis 20 ans, il demeure des pratiques que nous devons aujourd’hui éradiquer », poursuit-il, évoquant également, « des prix au ras des pâquerettes incompatibles avec une qualité standard, des techniciens qui lancent leur activité simplement avec leur certification en poche, ou encore, des formations qui ressemblent à du bachotage » comme le résume M. Ainouche.

Les enjeux de la carte D

Selon la proposition soutenue par l’organisme, cette carte D amènerait à la mise en place d’un cadre législatif plus structuré permettant à la suite de son obtention, l’autorisation de l’exercice du métier et l’ouverture d’un cabinet dédié. Aujourd’hui, le DPE a pris une ampleur telle qu’il devient un critère essentiel sur le marché de l’immobilier : « les enjeux liés à l’étiquette énergétique sont devenus aujourd’hui bien trop importants : au DPE de dire aujourd’hui si un bailleur a le droit d’augmenter son loyer ; à lui aussi, de dire dès janvier, si un logement pourra encore être loué », souligne le représentant des diagnostiqueurs immobiliers. Un discours qui démontre bien l’importance grandissante de la profession.

Au cœur des préoccupations environnementales, le métier de diagnostiqueur immobilier joue un rôle primordial et il est urgent de restaurer la confiance des clients envers ce secteur. La carte, qui reposerait sur des principes semblables à la carte T pour les agents immobiliers, permettrait de garantir la compétence des diagnostiqueurs et de rassurer les consommateurs. Elle sanctionnerait les cabinets low cost qui ternissent l’image de la profession et assurerait par la même occasion, un minimum d’expérience de la part des diagnostiqueurs fraîchement certifiés. En effet, son obtention serait conditionnée par des prérequis. Par exemple, le nouvel entrant devra justifier de deux ans en tant que salarié ou de six mois de stage. Parmi les autres propositions de la CDI-FNAIM on retrouve notamment :

  • Le prix plancher pour en finir avec le diagnostic bon marché
  • L’obtention d’une carte D délivrée par une autorité indépendante et son conseil de discipline « pour éviter les dérives »
  • La mise en place d’un règlement au moment de la vente chez le notaire « pour arrêter les impayés qui gangrènent la profession »

 

Méfiance est mère de sureté ?

Face au scepticisme des diagnostiqueurs immobiliers, le président de la CDI-FNAIM tient à mettre au clair le projet. Ce dernier n’a pas vocation à amener plus de contraintes mais bien à « créer un nouveau corpus de reconnaissance de notre profession ». Une initiative qui permettrait d’accompagner davantage la filière pour « plus de rectitude. » Il rappelle notamment l’essor de la filière et son rôle auprès des pouvoirs publics : « aujourd’hui les diagnostiqueurs sont attendus par les pouvoirs publics (…) et par les consommateurs. L’âge d’or est devant nous mais nous devons être au rendez-vous car c’est sur nous que repose l’acte de vente, de louer, et demain, celui de rénover ».

Une initiative que la CDI-FNAIM souhaite co-construire avec les professionnels du secteur à travers une plateforme participative. Une concertation importante qui pourrait bien rebattre les cartes à l’heure où l’audit énergétique devrait être instaurer en avril 2023.

Sources : https://www.diagnostiqueur-immobilier.fr/https://www.immomatin.com/