Les agents immobiliers ne manquent pas d’idées pour rebondir face à la chute des prêts. Le congrès annuel de leur principale fédération, la FNAIM, s’est tenu récemment. L’occasion de présenter au gouvernement plusieurs initiatives pour relancer l’activité.

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Ma petite entreprise (ne) connaît (pas) la crise…

Tout aussi morose que la météo actuel, le chiffre d’affaires de la profession lié au prix et aux volumes de logements vendus est orienté à la baisse.

Si l’on en croit l’Observatoire Crédit Logement/CSA, la production de crédits a baissé de 36.4% de septembre à novembre dernier par rapport à la même période en 2021. Sur un an glissant, cela revient à 14% de chute.

Qu’est-ce-qui explique ce phénomène ?

Plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte : tout d’abord, une certaine frilosité des banques mais surtout, une hausse nette des taux de crédits. En l’espace d’une année, le 1% sur 20 ans s’est transformé en 1.77% via la dernière vérification faite par la Banque de France. Evidemment, on ne peut omettre le contexte économique actuel avec une hausse des prix de l’énergie et de l’inflation qui génère une baisse du pouvoir d’achat des ménages. Autant d’indicateurs qui révèlent une situation inquiétante alors que le marché du logement neuf est au plus bas et que d’autre part, le manque de logements provoque une crise majeure.

Face à un tel constat, le ministre du logement Olivier Klein qui préside le Conseil national de la refondation dédié au Logement, s’avère être attentif aux propositions de Loïc Cantin, le nouveau président de la fédération des agents immobiliers, élu en octobre dernier.

Une idée ingénieuse et efficace

Parmi les initiatives proposées, l’une d’entre elles pourrait bien faire des heureux si elle se concrétisait : la portabilité des prêts immobiliers. Le principe est simple : le vendeur d’un bien conserve le prêt immobilier qu’il a pour le bien qu’il est en train d’acheter. Autrement dit, si cet acheteur avait un emprunt à 1% sur 20 ans et qu’il lui reste 10 ans de crédit, il peut transférer son prêt actuel pour le nouvel achat.

Un avantage qui représenterait un gain de temps auprès des établissements bancaires. Il n’y aurait plus la nécessité de refaire son dossier de crédit et celles et ceux qui avaient contracté un prêt à un taux intéressant plusieurs années auparavant, partiraient avec un atout pour devenir propriétaire à nouveau.

D’autres vont encore plus loin en imaginant la portabilité liée au bien. Si le vendeur n’achète pas de nouveau, il peut faire profiter l’acheteur de son prêt en cours de remboursement sous certaines conditions. Une façon de faire bénéficier plus de ménage à l’accession à la propriété.

 

Scepticisme de la part des banques

Les banques ne voient pas d’un bon œil ces propositions pour relancer le marché de l’immobilier. Souvent réticentes au changement, ce nouveau système demanderait la mise en place de nouvelles procédures dans lesquelles elles pourraient y laisser des plumes. En effet, les banques ne seraient plus en mesure de bénéficier des taux de crédit qui leur rapportent davantage tout comme les frais de dossier et les assurances. Pourtant, elles n’ont pas fini de s’inquiéter car cette proposition tombe à un moment propice où Olivier Klein se dit très attentif à l’évolution de l’accès des Français au crédit immobilier. Loïc Cantin parle même d’un « plan Marshall » pour relancer ce secteur en perdition : « Nous avons 4 millions de mal logés, 300 000 personnes sans logement, des difficultés à construire et des prix qui ne cessent d’augmenter » confiait-il récemment au JDD.

Autant de propositions qui pourraient redonner un véritable coup de fouet aux transactions et qui ne coûterait rien à l’Etat. Un argument de taille auquel il ne serait pas insensible…

Sources : https://www.challenges.fr/https://www.ledauphine.com/