Surnommée « le cancer des bâtiments » ou « la lèpre des maisons », ce champignon est la hantise de tout propriétaire. Un phénomène qui peut causer des ravages dans les boiseries des maisons pouvant aller jusqu’à mettre en péril la solidité de la structure. Comment l’identifier ? Quels sont les recours possibles ?

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La minute biologie

La mérule, qu’est-ce-que c’est ? C’est un champignon parasite qui se nourrit d’humidité et de chaleur à travers le bois dans une habitation. Actuellement, une cinquantaine de départements principalement dans le grand Ouest et le Nord de la France.

Dans la nature, il est difficile à identifier et pourtant, il détruit les souches de feuillus comme de conifères. Ce champignon lignivore est l’ennemi n°1 du bois œuvré et de tous les matériaux contenant de la cellulose (livres, cartonnages, etc.). Il est à l’origine de la pourriture cubique qui dégrade la cellulose, sans toucher à la lignine.

Au début, la plupart du temps, on ne s’aperçoit de rien car elle est cachée par les plinthes, les faux-plafonds ou les planchers. La mérule se matérialise par une substance proche de l’ouate épaisse et blanche ou à une toile d’araignée. Lorsqu’elle devient visible, Le bois est attaqué et complètement déstructuré. La structure même du bâtiment peut être attaquée.

La forme la plus populaire est la « mérule pleureuse » qui s’apparente à des filaments humides. Elle est capable de ramper sur des dizaines de mètres pour aller chercher l’eau.

 

Quels sont les facteurs ?

Comme tout le territoire français n’est pas sujet à la prolifération de la mérule, il existe plusieurs favorables à son développement :

-humidité minimale du bois de 22 %, optimale à 35 %,

– température de 5°C à 25°C, optimale entre 19°C et 21°C,

–  atmosphère confinée indispensable,

– obscurité favorisante,

– toutes espèces de bois sont susceptibles d’être attaquées avec une préférence pour les résineux.

Le développement de la mérule révèle souvent un défaut de ventilation du logement. Elle peut se propager aux bâtiments environnants par les menuiseries ou en traversant les maçonneries.

On la suspecte également lorsqu’on constate un gondolement inexpliqué des plinthes et parquets. Si vous sentez une forte odeur de champignon dans certaines pièces, il est temps d’agir !

 

Existe-t-il un danger pour l’homme ?

Même si la mérule ne concerne pas tous les logements en France, sa expansion cause des dommages sur le bâtiment mais également des risques sanitaires.

Parmi les maux possibles, on retrouve le plus fréquemment :

  • des problèmes respiratoires causant des irritations
  • de l’asthme
  • des démangeaisons au niveau des yeux, du nez et de la gorge

Le système immunitaire est fragilisé et peut engendrer des conséquences dévastatrices. Les spores envoyées par le champignon peuvent pénétrer dans le corps par la peau ou les voies respiratoires. Il est nécessaire d’être vigilant si des enfants grandissent dans un habitat où se trouve la mérule. La curiosité des tout-petits les expose à un risque d’intoxication s’ils inhalent.

 

Comment agir ?

Si vous avez un doute sur la présence de moisissure qui s’apparente à de la mérule, il est important de le signaler.  Si vous êtes locataire, il faut au plus vite en informer le propriétaire des lieux ou l’agence. Ensuite, la personne en charge du logement se doit de faire appel rapidement à l’expertise d’un diagnostiqueur. Il se rendra à votre domicile pour établir un diagnostique parasitaire simple pour détecter les infestations d’agents de dégradation biologiques du bois, dont les mérules et autres champignons de pourriture. Si la présence de mérule est avérée, alors le diagnostiqueur réalise un prélèvement complémentaire pour vérification.

Les possibilités de traitement se distinguent de deux façons :

  • Le traitement de l’habitation

Il s’agit d’un recours recommandé via une entreprise certifiée par l’Institut technologique FCBA.

  • Le traitement administratif

C’est une déclaration faite en mairie signalant la présence de mérule dans un immeuble bâti (selon l’article L. 133-7)

Quel que soit le traitement, l’intervention portera sur :

  • supprimer la source d’humidité,
  • recréer une ventilation suffisante
  • mettre à nu les maçonneries
  • remplacer les bois atteints
  • brûler les murs, brosser
  • traiter en profondeur les murs avec fongicides

Une fois le traitement fait, il est indispensable d’adopter quelques réflexes à titre préventif tels que :

  • l’aération régulière des pièces d’eau ou celles pouvant attirer l’humidité
  • la vérification des joints lors de travaux de rénovation
  • éviter le stockage du bois à l’intérieur
  • réparer au plus vite en cas de fuite

 

La mérule n’est pas à prendre à la légère. Aujourd’hui, le diagnostic mérule est fortement recommandé pour les zones à risques mais pas obligatoire, cependant, il est important de prendre soin de son logement si vous avez des doutes. N’hésitez pas à faire appel à un diagnostiqueur pour réagir dès les premiers signes.

 

Source : https://www.ain.gouv.fr/IMG/pdf/201911fichemerule.pdf https://www.experts-environnement.fr/merule-consequence-sur-la-sante