La gestion et la maintenance des immeubles en copropriété ont toujours été une question centrale pour les propriétaires et les syndics. Désormais, grâce à la loi “Climat & Résilience” du 22 août 2021, un nouvel outil vient renforcer cette dynamique : le Projet de Plan Pluriannuel de Travaux (PPPT).

Qu’est-ce que le PPPT ?

Instauré par la loi “Climat & Résilience”, le PPPT vise à accompagner les copropriétés dans la planification des travaux les plus pertinents. Ces travaux ont pour but d’assurer non seulement la pérennité du bâtiment tout en garantissant la santé et la sécurité de ses occupants, mais également d’améliorer sa performance énergétique. Ainsi, le PPPT apparaît comme une réponse aux enjeux de la transition énergétique et du défi climatique.


Pour qui et quand ?

Le champ d’application du PPPT est vaste, concernant majoritairement les copropriétés en France. En effet, tout immeuble de plus de quinze ans est désormais soumis à cette obligation, avec un renouvellement tous les dix ans. Le calendrier d’entrée en vigueur s’articule comme suit :

  • À compter du 1er janvier 2023 pour les copropriétés de plus de 200 lots.
  • Dès le 1er janvier 2024 pour celles entre 51 et 200 lots.
  • Et au 1er janvier 2025 pour les copropriétés de 50 lots ou moins.

Contenu et élaboration du PPPT

Le projet de PPPT est élaboré sur la base d’une analyse approfondie de l’état du bâti, des équipements de l’immeuble, ainsi que du Diagnostic de performance énergétique (DPE). Si un Diagnostic technique global (DTG) a été réalisé, il est également pris en compte.

Le contenu du PPPT englobe :

  • Une liste des travaux nécessaires.
  • Une estimation du niveau de performance énergétique attendu.
  • Le coût estimé des travaux et leur hiérarchisation.
  • Un échéancier des travaux à réaliser sur les 10 prochaines années.

Le syndic joue un rôle central dans la mise en œuvre du PPPT. Cela inclut l’inscription du projet à l’ordre du jour des assemblées générales, la présentation du contenu, et l’étude des aides financières disponibles. Le PPPT doit être mis à jour tous les 10 ans.


Impact sur les transactions immobilières

À partir de 2024, lors de la vente d’un lot de copropriété, le vendeur devra fournir à l’acquéreur le PPPT adopté. Cette mesure vise à garantir une transparence totale sur l’état de l’immeuble et les travaux prévus.


Compétences nécessaires pour la réalisation

La mise en place d’un PPPT exige des compétences spécifiques. Les opérateurs doivent posséder une expertise sur les techniques de construction, les pathologies des bâtiments, la thermique, ainsi qu’une connaissance approfondie de la réglementation relative à l’habitat. Un niveau d’études minimal de Bac+3 en techniques du bâtiment est requis.


Les diagnostiqueurs, acteurs clés

L’entrée en vigueur du PPPT a stimulé l’intérêt des copropriétaires et des syndics. De nombreux diagnostiqueurs, déjà familiers avec certains immeubles grâce à des prestations antérieures, apparaissent comme des interlocuteurs privilégiés pour cette nouvelle mission. Cependant, compte tenu de la complexité des investigations, certains diagnostiqueurs optent pour une collaboration avec des bureaux d’études ou des ingénieurs spécialisés pour offrir un service complet.


Regard des syndics

Les syndics et administrateurs de biens, confrontés à ces nouvelles obligations, ont commencé à sensibiliser les copropriétaires à la nécessité et aux bénéfices du PPPT. Ils jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre réussie de cette nouvelle réglementation.


Conclusion

Le PPPT, au-delà d’une simple obligation réglementaire, représente une avancée majeure pour la gestion des copropriétés en France.