Loin d’être une tendance, la bienveillance dans la sphère professionnelle offre de réels bénéfices en termes de mieux être en entreprise.

Confiance, respect et écoute : comment mettre en place un style de management plus bienveillant ?

Si l’on prend la définition du petit Robert, la bienveillance c’est « la disposition favorable à l’égard de quelqu’un ». Appliqué au management, cela consiste à adopter une attention sincère et positive à l’égard de ses salariés dans son développement éthique, technique ou professionnel. Elle consiste à vouloir le bien de l’autre, à se tourner résolument vers autrui, à se mettre à son écoute. Simone Weil, philosophe humaniste, décrivait la bienveillance comme « la forme la plus rare et la plus pure de la générosité ». Rien que ça !

Afin que la bienveillance ne reste pas à l’état de théorie, voici nos conseils pour en faire votre meilleur allié.

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De la bienveillance, on en distingue deux types : la formelle (voire instrumentalisée) et l’informelle et conviviale.

La première est prescrite de façon pragmatique et se développe autour d’outils organisationnels via notamment les ressources humaines (évaluation, récompense-sanction, formation, développement personnel…) Un moyen d’expliciter auprès des managers et de leurs équipes le niveau attendu de bienveillance. Il prend la forme d’outil de mesure permettant de surveiller et accompagner le développement adéquat de la bienveillance organisationnelle. De fait, cette qualité est perçue comme la mise en place d’une bonne pratique managériale où l’équilibre est le maître mot. La croyance selon laquelle être dans un management « trop » bienveillant serait synonyme de laisser aller.

Autour de ce formalisme, se développe une bienveillance plus informelle nourrit par des échanges aux marges de l’entreprise. A travers les relations interpersonnelles dans des moments informels (machine à café, verre à la sortie du travail, team building…), la bienveillance peut s’apparenter à une forme d’amitié lorsqu’elle est mutuelle. Elle est pratiquée selon l’envie de chaque personne et n’est pas contrainte par la recherche de performance. Cette bienveillance échappe à la régulation de l’entreprise et peut être synonyme de solidarité, d’humanité et de générosité.

Ces deux formes de bienveillance se font écho et permettent de fixer une attente minimum et d’utiliser les outils organisationnels pour les intégrer dans des pratiques quotidiennes qui deviennent presque naturelles.

Offrir sa disponibilité

Même si cela semble simple sur le papier, offrir de son temps ne doit pas être des mots en l’air. C’est un travail de tous les jours qui permet d’installer une confiance et une disponibilité envers chacun des salariés.

  • Laisser sa porte ouverte (au sens propre comme au figuré) envoie le message que la communication est possible, que vous êtes disponible. Cela évite la crainte du salarié d’interrompre un échange ou une conversation téléphonique lorsqu’il vient frapper à la porte de votre bureau. C’est un signe d’accessibilité pour partager un mot ou une demande.
  • Être dans l’écoute (la vraie). Il ne suffit pas de hocher la tête en faisant des « hum, hum » pour paraître convaincant. L’écoute active demande une concentration totale afin de permettre à l’écouté de se sentir accueilli. On ne parasite pas l’échange par un regard sur l’ordinateur, la consultation d’un message sur son smartphone ou un coup d’œil sur ce qu’il se passe dehors. La présence est importante et donne des informations non verbales sur la qualité du moment.

Donner du sens et faire du sur-mesure

  • Chacun de vos salariés est unique : pas question de les traiter comme des robots à qui l’on programme des ordres. Plus vous parviendrez à cerner les personnalités de vos collaborateurs, plus vous réussirez à valoriser leurs compétences ; savoir que certains sont plus efficaces en autonomie sur des sujets spécifiques, d’autres préfèrent travailler en petit groupe pour faire avancer les projets etc…
  • Mettre du sens sur le travail effectué, c’est permettre un meilleur investissement sur la tâche en question. Le rôle du manager est d’apporter l’éclairage nécessaire pour démontrer en quoi leur mission est importante pour l’entreprise.

 

Apporter du bien-être et de la souplesse

  • La bienveillance s’invite aussi dans le cadre du travail. Permettre un meilleur équilibre entre vie professionnel et vie privée, c’est reconnaître que ces deux pôles s’influencent l’un l’autre. De fait, proposer une plus grande fluidité dans les horaires de travail sans qu’ils soient à la carte, permet de faciliter les imprévus autour des impératifs de vos collaborateurs.
  • La mise en place du télétravail si nécessaire. Dans la volonté d’adapter au mieux les conditions de travail, proposer de travailler à distance peut être une solution favorable à ceux qui habitent loin et dont le poste le permet. C’est un gage de confiance de la part du manager et un confort indéniable pour les salariés, sans parler d’une meilleure productivité !

 

Pour conclure, il est nécessaire que l’entreprise encourage et créé des espaces et des temps où peuvent émerger la bienveillance librement. Ces deux types de bienveillance montrent une complémentarité dans la possibilité d’introduire de l’informel (de l’authenticité, de l’humour…) même dans les outils formels tels que les entretiens d’évaluation par exemple. Il revient aux dirigeants de permettre le développement de cette attention à l’autre afin d’instaurer un respect envers chaque collaborateur dans un cadre formel. A contrario, la bienveillance informelle est par nature, hors de portée et demande une suspension du contrôle et du management qu’elle implique.

Plus généralement, ce type de management remet au centre des valeurs humaines longtemps oubliées comme la sollicitude, l’empathie, la convivialité… Il prouve que la bienveillance peut être à la fois un moyen d’instaurer un environnement sain au travail et une source de bien-être favorisant la performance.

Source : https://www.hr-voice.com/ https://theconversation.com/